Violences dans le Val-d’Oise : 16 arrestations dans la nuit de lundi à mardi
AGoussainville, l’avenue Albert Sarraut a retrouvé son calme ce mardi matin. Seule la chaussée abîmée témoigne des heurts survenus la veille au soir, à quelques mètres de plusieurs commerces. La quarantaine de jeunes réunis de 21 heures à 22 h 30 se seraient donnés rendez-vous via les réseaux sociaux. La police a dû tirer au flash-ball et lancer à trois reprises des grenades Cougar.
Et certains habitants du quartier se remettent doucement de leurs émotions après les tirs de mortiers et de projectiles. « Ma sœur rentrait chez elle en voiture vers 21 h 30 avec ses deux enfants. Elle a dû faire demi-tour et dormir chez nos parents pour la nuit », regrette une autre habitante. « Je connais beaucoup de monde dans le quartier et pour moi, ce n’était pas des jeunes du coin », assure une habitante. « J’ai eu peur, lance une autre riveraine. Je n’avais jamais vu ça à Goussainville. L’affaire Théo, ça ne justifie pas de casser ou de brûler. » « Avec les magasins autour et les bouteilles de gaz, ça aurait pu être beaucoup plus grave », poursuit un voisin.
La chaussée dégradée à Goussainville. LP/A.C.
Au total, 16 personnes ont été interpellées dans la nuit de lundi à mardi par les services de police du Val-d’Oise après une nouvelle série de violences urbaines visant souvent la police. Ces jeunes, âgés de 14 à 20 ans, ont été placés en garde à vue.
A Argenteuil, vers 18 heures, un émeutier du dimanche soir a été repéré par une patrouille. Ce jeune de 18 ans étant reconnu formellement par les fonctionnaires pour avoir lancé des projectiles sur les policiers et pour avoir mis le feu à du mobilier urbain. Il est interpellé et placé en garde à vue. Vers 19 h 30, à la limite de Sartrouville, les policiers d’Argenteuil interviennent en renfort de leurs collègues des Yvelines, pris à partie. Ils ont effectué trois tirs de Cougar.
A Garges, à 18 h 30, les policiers qui roulaient avenue de la Commune-de-Paris ont reçu une pierre qui a fait voler en éclats le pare-brise de leur véhicule.
A Sarcelles, à 21 h 30, un véhicule de la police municipale, stationné devant une école où se tenait une réunion publique, a été la cible d’un jet de pierre. Une vitre a éclaté. A 0 h 20, un équipage de police a poursuivi un groupe de jeunes qui s’étaient enfuis en les voyant. L’un d’eux s’est retrouvé bloqué face à un mur, boulevard Maurice-Ravel. Agé de 18 ans, il a foncé sur les policiers, asséné des coups de poing au visage de l’un d’eux, l’a fait chuter, avant d’être maîtrisé. Originaire de Sarcelles, il a été placé en garde à vue.
Dix minutes plus tard, avenue Joliot-Curie, les policiers ont été visés par des jets de projectiles. Un équipage est arrivé en renfort et s’est retrouvé face à une dizaine de jeunes. Pour disperser le groupe, les policiers ont fait exploser des grenades de désencerclement. Un des jeunes a fui, avant d’être interpellé. Il a tenté de porter des coups aux fonctionnaires avant d’être placé en garde à vue. Il est âgé de 20 ans et habite Sarcelles.
A Deuil-la-Barre, trois conteneurs à poubelles ont été incendiés dans la rue de la Galathée, dont deux totalement détruits. Vers 21 heures, les fonctionnaires sont arrivés à temps pour surprendre neufs suspects. Des jeunes de 14 à 17 ans, placés en garde à vue.
A Ermont, un préau situé près de la gare de Cernay, rue François-Moreau, a été la cible d’incendiaires vers 4 heures du matin. Des jeunes ont rassemblé des palettes pour y mettre le feu. Une seule avait eu le temps de flamber à l’arrivée de la police. Les jeunes ont été pris en chasse. Un premier a été interpellé quelques instants plus tard après s’être accroché un pied dans une clôture. Un second a été rattrapé rue Paul-Eluard, deux autres rue de Sannois. Tous qui s’étaient maquillé le visage à l’aide de feutre rouge, comme des « peintures de guerre ». Agés de 17 et 18 ans, ils avaient consommé de l’alcool. Ils ont été placés en garde à vue.
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