Violeur en série condamné à 30 ans de prison, Florian Varin est rejugé
Quel visage va offrir Florian Varin cette semaine aux jurés de la cour d’assises du Tarn, réunis à Albi ? Sera-t-il ce jeune homme, fin et blond, qui reconnaît ses crimes du bout des lèvres, maladroit, désagréable ? Où a-t-il changé comme l’affirment ses nouveaux avocats, Mes Emmanuelle Franck et Alexandre Martin ?
«Il est aujourd’hui prêt à affronter en appel ses juges avec honnêteté, pour essayer de s’expliquer dans le respect de ses victimes», soulignent ses deux défenseurs.
Longtemps dans le déni, Florian Varin aujourd’hui âgé de 26 ans – il avait 20 ans lors de ses crimes – aurait beaucoup évolué.
Depuis deux ans, il est suivi par un psychiatre et ne mettrait plus en doute la réalité de ses crimes. «C’est un autre homme, forcément un accusé différent qui espère un procès équitable», prévient Me Martin.
Six victimes réunies par le malheur
En juin 2015 à Toulouse, la cour avait suivi les réquisitions de l’avocat général Pierre Bernard et condamné Florian Varin à 30 années de réclusion criminelle.
Ses hésitations maladroites n’avaient pas pesé lourd face à ses victimes, six jeunes femmes, «réunies par le malheur». Elles souffraient, se serraient, affrontaient le visage de l’horreur avec une force incroyable. Elles espéraient des excuses, au moins une explication. Elles n’avaient obtenu que trois mots bafouillés et, finalement, trop d’arrogance de la part de l’accusé.
Entre décembre 2011 au Mans et novembre 2012 à Toulouse, cet accusé qui a mal grandi, abandonné par sa mère à 11 ans après un divorce, choyé par des grands-parents dépassés, a parcouru le grand ouest de la France, abusant de jeunes femmes qu’il voulait séduire pour obtenir des câlins mais qu’il violait avec une violence incroyable.
Interpellé quatre jours après
En novembre 2012, il a surpris une jeune femme qui rentrait chez une amie, dans le centre de Toulouse. Dans le hall de l’immeuble, il l’a violée et étranglée avant de la jeter au fond d’un container poubelle.
Les enquêteurs de la brigade criminelle de la sûreté départementale de la Haute-Garonne avaient alors réagi très rapidement et interpellé un suspect quatre jours après ces crimes.
L’enquête a permis d’identifier d’autres victimes et démontré la faillite des investigations précédentes notamment du côté de Rennes où le parquet avait négligé une analyse ADN pour réaliser des économies favorisant ainsi le parcours criminel de l’accusé.
Les débats présidés par Alain Gaudino sont prévus sur une semaine. L’avocat général Pierre Bernard portera l’accusation pour la dernière fois avant de quitter officiellement ses fonctions. Le verdict est attendu vendredi.
Des mots sur l’horreur
Devant la cour d’assises de la Haute-Garonne, Marie, dernière victime de Florian Varin, avait pétrifié les jurés et la salle d’audience. «Je me suis retrouvée chez ma mère comme un enfant. Moi qui vivais ma vie à Paris, qui travaillais, qui étais indépendante, autonome, je ne pouvais même plus sortir seule, je ne pouvais même plus dormir seule mais avec ma mère et une veilleuse d’enfant. Je ne supportais plus le noir ! Le noir, ça me rappelait cette foutue poubelle. Le noir, ça me rappelait son regard quand il me cognait. Le noir, c’était aussi son regard de meurtrier quand il me serrait le cou.»