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Woippy : la police intercommunale intervient sur quinze communes

Posted On 28 Fév 2020
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La commune de Woippy dispose d’une police municipale et gère une intercommunale. Quinze maires ont signé une convention pour assurer des problèmes de stationnement, délinquance, tapage de jour comme de nuit. Cédric Gouth recrute deux agents supplémentaires.
Par Anne RIMLINGER 15 mars 2019 à 06:00 | mis à jour à 06:14 – Temps de lecture : 4 min
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La brigade de police intercommunale, est composée de six hommes qui interviennent sur quinze communes. Photo RL /Maury GOLINI

La police intercommunale de Woippy a été créée en 2006 pour éviter « l’effet plumeau ». « Les problèmes, explique Cédric Gouth, maire de Woippy, on ne les éradique pas, on les déplace. » Quand François Grosdidier, alors maire, a décidé d’étoffer les effectifs de sa police municipale et d’être très réactif en matière de sécurité, le résultat a été efficace.

Effet plumeau

« Les maires des communes alentours n’étaient pas autant satisfaits puisque les faits de trafic et de cambriolage avaient migré. « Les mairies hors agglo, reprend le maire, se sont fédérées pour avoir une police intercommunale. » En 2006, Fèves, Hauconcourt, la Maxe, Plesnois, Lorry-lès-Metz, Norroy-le-Veneur, Saulny, Semécourt et Woippy signent une convention.

Le principe est simple, la commune de Woippy qui dispose de 26 personnes, crée une brigade de sept policiers qui seront amenés à effectuer leur mission dans les villages. Le périmètre d’intervention est large. Il couvre quinze communes. Aux premières citées précédemment, se sont ajoutées Plappeville, Le Ban-Saint-Martin et Longeville-lès-Metz en 2009 et 2010. Au 1er  avril prochain s’additionnent Moulins-lès-Metz, Sainte-Ruffine et Scy-Chazelles, soit un périmètre comptant près de 40 000 habitants.

De jour comme de nuit

Le maire de Longeville-lès-Metz, Alain Chapelain, s’est intégré à ce dispositif, « pour régler les problèmes de stationnement, pour éviter les tapages nocturnes, pour que nos concitoyens soient tranquilles de jours comme de nuit ». Un coût qui s’élève a 50 000 € pour les Longevillois. Alain Chapelain vient même de décider d’augmenter ces horaires de surveillance, « pour éviter les problèmes la nuit ». Une brigade dédiée, qui œuvre de jour comme de nuit, c’est ce qui séduit les petites communes. À Moulins-lès-Metz, Jean Bauchez dispose de deux policiers municipaux en journée. La convention qu’il vient de signer avec Woippy, prendra effet en mai pour « faire face à des rassemblements en soirée et la nuit. Nous voulions pouvoir disposer d’une patrouille de nuit, à raison de deux à trois heures par mois, pour un coût estimé à 10 000 € par an ».

Équipement de pointe

Investissements, salaires, formations, la commune de Woippy gère l’ensemble du dispositif. « Nous comptons trois brigades sur Woippy plus l’intercommunale, soit 23 hommes, et deux recrutements en cours. » Le maire de Woippy se félicite d’avoir des équipements de pointe : radar, éthylotests, laboratoire pour les stupéfiants. Les policiers sont armés depuis 2017, « et nous avons deux formateurs tirs et maniement des armes. Nous allons créer un centre de supervision urbain intercommunal (CSU), nos véhicules seront bientôt tous connectés, nous voulons améliorer la réactivité de nos équipes ».

Hervé Niel, Directeur Départemental de la Sécurité Publique

Hervé Niel, directeur départemental de la sûreté urbaine : « La police municipale, c’est une complémentarité »

Que pensez-vous de la multiplication des polices municipales ?
« C’est une excellente chose car on ne peut être efficace seul. C’est une complémentarité. J’y suis favorable dans le respect de la compétence de chacun. »
Et les intercommunales ?
« C’est encore plus efficace. Car ils se positionnent sur les petites communes. Pour un événement sportif, par exemple comme le marathon, on a des problèmes pour couvrir la circulation dans les zones limitrophes où il n’y a pas de police intercommunale. »
Pouvez-vous nous rappeler ce qui distingue les municipaux, des nationaux ?
« Les municipaux ont des pouvoirs limités en matière judiciaire. La police municipale applique les arrêtés du maire. »
Comment travaillez-vous avec les polices municipales et intercommunales ?
« On travaille très bien avec elles, notamment avec celle de Metz. C’est là qu’il y a le plus d’activités. On a des réunions toutes les semaines. On échange des informations qui auraient pu nous échapper. Avec Woippy, on a des réunions régulières, on met en place des stratégies à long terme. »
Le développement des polices municipales et intercommunales est dans l’ère du temps ?
« C’est l’avenir. On mutualise et on multiplie les moyens par exemple pour la surveillance des marchés, des cafés. Il faut repenser la police du quotidien. »
Ne craignez-vous pas que la nationale s’éloigne des citoyens ?
« Il ne faut pas. Il faut repenser la proximité. D’où l’intérêt de travailler en complémentarité et la nécessité de bien travailler ensemble. Les municipales restent sous la surveillance du Préfet. J’ai un rôle de conseiller technique. »

Anne RIMLINGER

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